Argentine 2018
C'est un rêve depuis 2 ans, depuis que Gillou a lancé l'idée lors d'une assemblée générale. Aujourd'hui, jeudi 8 mars, lorsque le groupe se forme au niveau «Départ» de Cointrin, c'est vraiment le départ d'une aventure. Les participants se nomment: GENOUD Isabelle, VALIQUER Gilles, CHOPARD Alain, JOSS André, FRANCEY Jean-Claude, RAPIN Patrice, PAHUD Martine et Thierry. Pour la moitié du groupe, c'est un retour (Argentine du Nord déjà parcourue) et les autres la découverte.
Vols sans encombre, avec en tête de trouver le soleil à Buenos-Aires. Eh bien banco, 25° C à l'ombre. La ville est une vraie fourmilière tant de jour que de nuit. Gillou a retrouvé un restaurant sympa et on peut prendre le souper en terrasse. Au moment de payer la note, André se fait voler son portable, course-poursuite inutile et attente jusqu'à 3 h du matin pour enregistrer la plainte.
Samedi 10: debout à 5 h et départ pour Ushuaia en vol interne. Survol splendide du Bout du Monde, petite ville entourée d'eau et de montagnes. Il y a 20 ans c'était une station scientifique avec quelques maisons. Accueil par notre guide Raphaël et le mécanicien Guille. Après notre première dégustation de viande Argentine, prise en main des motos. Ce sont des BMW de terrain entre 650 et 800 cm3. Petite déconvenue, les pneumatiques ne sont pas à la hauteur du défi (pistes). Ensuite découverte d'une artiste locale dans une forêt de lingas (arbres typiques) puis visite du musée Galéria Tématica qui retrace la vie des indiens et des prisonniers qui ont défriché la région. En fin de soirée, pour le retour, le 4x4 s'est transformé en boîte de sardines, 10 personnes à l'intérieur...
Dimanche 11: en route pour le Bout du Monde, c'est-à-dire au début de la route n o 3 au point km O. Il n'y a rien plus bas si ce n'est le Cap Horn. C'est au bord du canal de Beagle, l'endroit se nomme Lapataia, nature sauvage atteinte par piste. Et c'est le départ pour notre périple d'environ 5500 km, cap sur Rio Grande sur la côte Atlantique. Jolie route montagneuse, mais comme chez nous, 4 heures pour parcourir 50 km à cause d'un accident. Pas de déviation car il n'y a qu'une route. Arrivée à l'hôtel à 22 h (souper = sandwich).
Lundi 12: départ pour Punta Arenas au Chili. Quand vous passez la frontière, c'est comme à l'aéroport avec les détecteurs, sortir tous les bagages, aucune importation d'aliment et la paperasse en plus (tout cela en plein désert). Découverte en bord de route des Taikens (oies), des Nandous (autruches) et des Guanacos (petits lamas). Tojours avoir la main près du frein. Traversée du Détroit de Magellan en bac sous un ciel bleu. Pour en profiter, certains sont allés à l'avant du bateau, ils sont revenus trempés... De retour sur la terre ferme, on s'arrête vers une estancia abandonnée (ferme typique argentine). A San Grégorio, il y avait 120'000 moutons, c'est devenu un hameau fantôme. Au bord des rives du détroit, on peut voir les vestiges des bateaux qui ont appartenus aux riches propriétaires qui ont conquis la région.
Mardi 13: en piste pour le bout du monde Chilien, le phare San Isidro. Décors magnifiques, belles pistes le long du détroit avec une haie de fuchsia qui longe la forêt. Retour à la ville, visite du cimetière pour admirer ses 700 cyprès de 1 20 ans (ils meurent à 140 ans) et ses caveaux typiques. Repas de midi dans une maison traditionnelle du pays. Départ pour Puerto Natales en traversant les steppes patagoniques, routes rectilignes à perte de vue avec fort vent. Quelques flamands roses étaient au rendez-vous.
Mercredi 14: il a plu toute la nuit, on part visiter un parc national avec des montagnes formées comme des tours (Torres del Plaine). La piste est boueuse et peut-être fermée à cause de travaux. On tente notre chance, glissades, chute sans conséquence. A un point de ralliement, il est décidé de prendre une route goudronnée. Demi-tour et en route pour le parc. Après une pause café dans un splendide bazar au milieu de rien, on repart sur une route en réparation, goudron et piste. Comme il n'y a pas de changement de direction, le 4x4 part devant. Au bout d'un quart d'heure, ne voyant pas les motards nous suivre, on retourne en arrière pour constater que notre ami Chopi se trouvait sur une civière. Chute sur le bas côté dans une ornière et jambe gauche cassée. Un bus de ligne a contacté une ambulance locale (poste frontière à proximité) et a conduit le blessé à l'hôpital de Puerto Natales qui est tout neuf, se trouvant à 80 km. Retour sur la ville avec les gendarmes et Raphaël s'est occupé des formalités (traduction). Le restant du groupe a visité la petite ville en attendant les nouvelles (on ne pouvait pas voir Chopi). A 21 h le blessé est transporté en ambulance (250 km) vers un hôpital pour étranger dans la ville principale de Puerto Arenas, nous sommes soulagés. Merci Rafa d'avoir pris soin de notre ami.
Jeudi 15: malgré tout, il faut continuer. En route pour El Calafate, 270 km de goudron au travers de la Cordillère et des steppes. Passage de la douane sans problème (retour en Argentine). Toujours des nandous et guanacos, mais il manque un motard à l'horizon.
Vendredi 16: direction le glacier de Perito Moreno dans un parc national, 200 km, 2/3 goudron le reste en bonne piste. Imaginez un glacier de 24 km qui finit son parcours dans un lac bleu/vert magnifique. Hauteur de la glace, 70 m qui craque et s'effondre SOUS vos yeux et VOUS êtes entourés de végétation en fleurs. Le temps est beau mais la garde nationale veille, il faut être accrédité pour guider et notre Rafa ne l'est pas. Donc P.V.
Samedi 17: départ direction El Chalten, 220 km sur goudron. Nous avons le beau temps et la montagne du Fitz Roy en point de mire. Dépôt des bagages et en route pour une randonnée pédestre en vue d'admirer le Fitz de plus près (pour certains). En début de soirée, petit tour sur le site du championnat national de trekking et souper dans une bonne auberge avec de l'excellente viande. Notre hôtel était en fait une maison traditionnelle transformée comme un gîte. Accueil chaleureux et familial, petit déjeuner mieux qu'à la maison.
Dimanche 18: déplacement d'El Chalten vers Gobernador Gregores, via la mythique route 40, 300 km dont 250 sur goudron. Par contre après avoir consulté la météo, notre guide nous conseille de partir le plus vite possible pour la sécurité des motards nous conseille de partir le plus vite possible pour la sécurité des motards.
Le vent toujours présent dans la région allait monter en puissance dans la journée. Bonne décision, car l'étape s'est révélée fatigante. Non seulement le vent mais aussi une piste difficile. Soulagé à l'arrivée car on nous apprend qu'une alerte météorologique a été déclenchée avec suppression de la circulation routière. Chose courante en Patagonie, le vent pouvant dépasser les 200 km/h. Repos bien mérité devant une bonne bière artisanale.
Lundi 19: au réveil, incroyable, il neige, les routes restent dégagées pour l'instant. Une pensée pour Chopi qui doit passer sur la table d'opération ce matin et qui est finalement reportée demain. On part pour Perito Moreno, 395 km dont 265 sur goudron. Les motards prennent la route sous la neige, le vent et le froid. En prenant de l'altitude, la neige tient sur la chaussée et le brouillard s'en mêle, Flambard doit s'arrêter pour dégeler sa visière et ses lunettes, il aura même une petite gelure sur les joues (je vous rassure, pas de séquelle, la bête est bonne). Patrice quant à lui, a fait ce voyage pour rouler à moto au chaud. Il aurait dû rester en Valais car ici c'est pire. On s'arrête dans une station pour attendre des conditions meilleures et boire un bon café. Il est décidé d'annuler la visite du site des peintures rupestres (accès par une piste). Au bout d'une heure, la route redevient praticable et bientôt la neige oubliée.
Mardi 20: trajet sur piste en longeant le lac Buenos Aires pour rejoindre Puerto Tranquilo au Chili. Paysages splendides, pique-nique en surplomb de ce lac bleu/ turquoise. A l'arrivée, déception, à cause de forts vents, l'excursion en bateau au parc national San Rafael est annulée. Notre escale du jour se situe au bord du lac dans un petit village tranquille.
Mercredi 21: embarquement sur le lac Buenos Aires pour admirer les cathédrales de marbre (la côte est rongée par les vagues et forme comme d'immenses stalactites). Retour précipité, le vent violent se lève. La barque tape violement les vagues ce qui fait remonter les bières artisanales de la veille pour certains(e). L'après-midi, sous une pluie fine, découverte de la jungle froide (4 personnes), les autres au repos. Flambard était content d'être dans le 4x4 et de déguster une tourte maison (noix et fraises des bois) chez des gens très chaleureux. Nous étions les seuls clients au milieu de la forêt.
Jeudi 22: notre super randonnée sur la route australe fut tristounette car la pluie et le vent étaient au rendez-vous, 90 km de goudron sur 230 km en tout. Pour les motards ce n'était pas facile, la piste était cabossée, des trous et beaucoup de travaux. Heureusement nous avions à l'arrivée un chic hôtel très zen pour calmer les grandes discussions. Gillou a enfin pu apprécier son gros cigare sur une terrasse.
Vendredi 23: après une nuit douillette, nous prîmes la piste (même Isabelle à moto) en direction de Puyuhuapi, petit village au fond d'un fjord. Malgré un temps maussade, les motards ont apprécié la jungle froide mais pas la piste devenue dangereuse. On prend du retard et nous arrivons seulement à 14 h. On se précipite alors dans le seul restaurant ouvert. Légère éclaircie qui donne des ailes à Rafa et Martine pour aller vers le glacier Queulat. Balade abrégée mais le monstre de glace a été approché. Rafa repart frustré car il 'a jamais pu atteindre le but à cause du mauvais temps.
Ici c'est le pot de chambre Argentin. Malgré tout Martine s'est fait plaisir avec la végétation. Pour les autres, repos ou balade locale. Les restos sont très rares ou fermés. Isabelle nous trouve une cantine typique. La patronne qui fait tout, vient d'acheter une cuisse de bœuf. Elle ouvre l'estaminet, on allume le poêle et c'est parti pour une soirée mémorable. Pour recharger le feu, on prend du bois en passant par la fenêtre. Eclats de rire pour la patronne qui nous explique que pour faire ses courses, elle fait 250 km de piste aller et retour (ne pas oublier le sel...).
Samedi, 24: Au programme aujourd'hui 240 km de piste. Trajet dans la jungle froide jusqu'à Trevelin, retour en Argentine. Patrice inaugure le kit de crevaison. Par la suite, on trouve une belle route qui longe la rivière Futaleufu. Passage de la frontière sans souci. Visite d'un ancien moulin à céréales, nous sommes guidés par un personnage intéressant et passionné pour son patrimoine. Le musée est en construction et est magnifique. Notre mécano Guille est nommé meunier adjoint et fait tourner la roue à eau. Arrivée à l'hôtel à 19:30h, réparation pour la moto d'André (roulement roue arrière cassé) avant d'aller prendre notre repas bien mérité.
Dimanche 25: traversée du parc national Los Alerces en longeant des lacs magnifiques. Petite marche dans la forêt pour arriver à l'embarcadère. Nous naviguons sur le lac Menendez pour arriver sur un sentier didactique en pleine forêt primaire. Une guide nous fait découvrir sur environ 2 km cette végétation qui n'a pas évolué, entre autre un arbre de 2600 ans. Au retour, pique-nique sur le bateau dans une bonne ambiance. Pour le café, on prend l'eau directement dans le lac. Poursuite du trajet sur piste en direction d'El Bolson avec le ramassage de pommes en pleine nature (pour rappel nous sommes à la fin de l'été). Nous avons bientôt parcouru 4000 km.
Lundi 26: grosse journée pour les motards, environ 460 km de piste mais le beau temps est là. Flambard prévoit de laisser sa moto au mécano si son dos le fait trop souffrir. Pas de banque pour le change, mais le pique-nique est chargé au frais. Il y restera car on a trouvé une cantina fort charmante en plein désert. Flambard monte dans la jeep et les ennuis commencent. La porte du coffre ne ferme plus, l'attache de l'amortisseur arrière droit casse, multiples crevaisons de la moto conduite maintenant par Guille, crevaison par deux fois de la roue droite de la remorque (tout ça du côté à Flambard). Abandon de la remorque au bord de la route avec le mécano comme gardien. C'est 20 h, il fait nuit et il faut trouver un réparateur de chambre à air en plein désert. Eh bien il y en a, bravo. Mais quelle belle journée, nous avons longé la vallée du Chubut, une grande rivière qui traverse la Patagonie d'Ouest en Est avec un relief volcanique aux différentes couleurs. On se retrouve dans le seul hôtel du hameau avec un appétit certain. Les motards nous ont attendus pour manger, c'était sympa.
Mardi 27: départ pour 450 km de goudron dans la steppe en direction du bord de l'Atlantique vers la péninsule de Valdès. Sur le chemin, le tableau de bord de la jeep s'illumine, alternateur H.S. Pendant qu'un électricien démonte et change les charbons, nous visitons un musée sur les dinosaures. Eh oui, il y en avait beaucoup en Argentine.
En fin de journée, nous arrivons à l'hôtel qui est agréable dans une baie magnifique. Repas du soir excellent avec entre autre des fruits de mer, le tout arrosé par Martine (changement de dizaine).
Mercredi 28: grasse matinée, visite du village et baignade pour Martine. Par la suite, rencontre avec la faune aquatique et terrestre du parc national de Valdès. Eléphants et lions de mer, manchots, tatoos et malheureusement pas d'orque. Retour de nuit avec un gigantesque coucher de soleil. Seul deux motards avaient pris leur bécane, les autres ont regretté car la piste était magnifique (230 km). Soirée d'adieux émouvants, Rafa et Guille ont eu le sentiment d'être bien intégrés dans le groupe et ont exprimé beaucoup de regrets pour Chopi.
Jeudi 29: retour sur Trelew pour la restitution des motos. Nous avons parcouru environ 5'500 km. Comme dégâts, moto de Chopi abimée par la chute et quelques pièces en plastique cassées. Dernier adieu à nos guides et on décolle pour Buenos Aires.
Du vendredi au dimanche, nous avons découvert la ville de Buenos Aires. Soit balade en bateau sur le delta du Rio de la Plata avec repas au bord de l'eau dans un cadre magnifique, visite de la vieille ville avec un guide, déjeuner dans le quartier historique de la Boca avec démonstration de tango, découverte des rues marchandes et le port qui se transforme en lofts. Albert Locatelli, responsable de Glam Tourisme en Argentine nous a bien encadrés et accompagnés lors de ce périple. Vol de retour sans souci, Chopi nous a devancés de quelques heures pour rejoindre la clinique de la Colline. Dernier adieu à l'aéroport de Cointrin, nous sommes de retour dans la vie trépidante. Excellent voyage, plein de bons souvenirs avec l'équipe du CMP. Encore merci aux organisateurs, Gillou and Co.
Thierry et Martine (prêts à repartir).